Anonyme

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Entretien avec Luc Fivet

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Anonyme de Luc Fivet

Genre : roman
Format : 14 x 20 cm
Nombre de pages : 160
ISBN : 979-10-92364-30-9
Disponible depuis le 15 mars 2018
e-ISBN : 979-10-92364-04-0
Disponible depuis le 20 mars 2020

Prix du livre : 18 euros

Prix de l'e-pub : 12 euros

Avec Anonyme, Luc Fivet renoue avec un de ses genres de prédilection : le roman noir. Dans ce thriller social aux accents kafkaïens, un homme ordinaire, comptable de son état, découvre un autre homme en survêtement qui patiente devant la porte de sa maison. Celui-ci lui demande un euro pour le laisser rentrer chez lui. Juste un euro. Le prenant pour un clochard, le comptable lui tend une pièce et ouvre la porte. L’autre le suit dans le vestibule. La descente aux enfers a commencé. Mené à un rythme haletant, Anonyme décrit un monde où la chute peut frapper n’importe qui, à tout moment. Elle peut être rapide, parfois cocasse, mais les règles sont claires et les rôles bien définis. Chacun joue son jeu avec les cartes dont il dispose. Mais les dettes se paient cash. La mise de départ : un euro.

"L’homme ne bougea pas d’un millimètre. Il continuait de bloquer le passage. Je le dévisageai sans un mot. Il me dit, sur le ton de l’évidence : « C’est un euro. » Je pensai avoir mal entendu.

– Je vous demande pardon ?

– Pour rentrer chez vous, c’est un euro.

Son attitude, les mains au fond des poches et les deux pieds bien campés sur le sol, témoignait d’une ferme résolution. Son visage était affable, on ne lisait aucune agressivité dans ses yeux noisette, mais il me priait de prendre acte de ce constat irréfutable : je devais m’acquitter d’un euro pour rentrer chez moi.

Je haussai les épaules : les clochards étaient chaque jour plus nombreux en cette période de crise. Je retournai mes poches et j’en extirpai un peu de monnaie. De bonne grâce, je lui tendis une pièce d’un euro. Il l’empocha et fit un pas de côté. J’introduisis ma clé dans la serrure.

– Je vous souhaite une bonne soirée.

Il ne répondit pas. Il se contenta de me suivre dans le vestibule. Je me retournai, stupéfait.

– Que faites-vous ?

– Je vous l’ai dit : je suis venu vous aider..."

Le Petit Bala. La légende de la solitude

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Le Petit Bala. La Légende de la solitude de Ridvan Dibra
, texte traduit de l'albanais par Evelyne Noygues

Collection : 100 000 signes
Genre : roman
ISBN : 979-10-92364-29-3
Disponible le 26 février 2018
e-ISBN : 979-10-92364-55-2
Disponible depuis le 18 mars 2021

Prix de la version papier : 15 euros
Prix de la version numérique : 10 euros

Avec l'aide du ministère de la Culture de la République d'Albanie et avec le soutien du Centre National du Livre



Revisitant le sujet d’une ancienne chanson populaire balkanique, Ridvan Dibra nous livre ici un roman psychologique sur l’exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois œdipiens. Dans un style épuré et très oral, il plonge le lecteur dans les pensées et la psychologie tourmentées du jeune Bala qui, depuis la mort inexpliquée et brutale de son père, semble s’être définitivement isolé d’un entourage non moins hostile. Convaincu qu’il s’agit d’un meurtre et qu’il ne connaît que trop bien l’identité de l’assassin de son père, le petit Bala consacre son temps à fantasmer sa vengeance :

« Comment viser quand il faut fermer un œil et non les deux ?

Comment viser la gorge ou le cœur où planter le canif pointu ?

Comment trouver sa bouche pour l’étouffer avec une serviette ou un coussin ?

Comment reconnaître les poisons à verser dans son vin ?

Pour la première fois dans sa vie, peut-être, Bala commence à apprécier d’avoir du temps. Ce temps qui coule quelque part, à l’extérieur de lui. Comme le Ruisseau blanc. Sans s’arrêter un seul instant. Sans s’arrêter ni revenir sur ses pas. Jusqu’à hier encore, il ne s’en souciait pas. Ou s’il s’en était souvenu, c’était exceptionnel. Tout comme pour ce qui lui est extérieur. Tandis que maintenant il doit agir. Il doit se dépêcher. Se dépêcher tant qu’il a encore un œil qui voit. Même s’il ne lui en reste qu’un. Demain, il sera peut-être trop tard. »


Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre

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Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre de Carolina Schutti
Traduit de l'allemand (Autriche) par Jacques Duvernet
Genre : roman
Format : 14 x 18 cm
ISBN : 979-10-92364-28-6
Disponible depuis le 9 février 2018

Prix du livre : 15 euros

Ce livre a reçu en 2015 le prix de littérature de l'Union européenne pour l'Autriche et a été publié avec le soutien du Centre National du Livre et le concours de la Région Île de France



Un village dans l'ombre et une tante qui ne parle pas du passé: c'est dans ce monde que, du jour au lendemain, Maïa se retrouve plongée. Avec la mort prématurée de sa mère biélorussienne, c'est aussi sa langue qui se perd. Maïa ne comprend pas la tante qui désormais s'occupe d'elle. Dans la maison isolée, il n'y a pas beaucoup de distractions pour cette petite fille introvertie. Marek, un ancien travailleur forcé polonais, est le seul chez qui elle trouve chaleur et affection. La musique de la langue qu'il parle réveille en elle les souvenirs de ses propres racines oubliées, de la langue perdue de sa petite enfance :

« Je ne suis pas revenue, je n’ai pas pu, on m’a donné une matriochka qui ressemble beaucoup à la vieille, à celle que ma tante peut-être avait cachée ou jetée. Je l’ai ouverte et j’ai posé toutes les poupées les unes à côté des autres. Des scènes de conte sont peintes sur leurs ventres, mais maintenant, lorsque ces histoires me reviennent en mémoire, cela me rend triste. En même temps que ma mère, j’ai perdu ma langue, les phrases pour souhaiter bonne nuit et les phrases pour consoler, ces paroles qui berçaient comme une douce vague, cette langue comme une île qui n’existait que pour nous deux et sur laquelle nous voguions à travers la ville, de la boulangerie au terrain de jeux. Un seau, une pelle, un petit pain, je ne me souviens plus avec quels mots allemands je suis arrivée chez ma tante. Et à présent : des phrases pour consoler qui viennent du dictionnaire, des phrases pour consoler enregistrées sur magnétophone, mais le bercement n’est plus là, les phrases restent oubliées. »

Gertrud d'Einar Schleef, accompagné d'une création musicale d'Henry Fourès

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Gertrud, Monologue pour chœur de femmes, traduit de l’allemand par Marie-Luce Bonfanti et Crista Mittelsteiner

Postface d’Elfriede Jelinek.
Illustration : © Adagp, Paris, 2016. Schleef Einar, Selbstildnis, Ende der 60er Jahre.
ISBN : 979-10-92364-25-5
Format : 14 x 18 cm
Nombre de pages : 86
Disponible depuis le 30 novembre 2016

Prix public : 20 euros

Ce livre est accompagné de Gertrud - Bribes de mémoire, création musicale pour 6 comédiennes et instruments de Henry Fourès

Ce livre-CD est publié avec le soutien du Centre national du livre, le concours de la région Île de France, et en association avec la compagnie inExtremis.

Je tâtonne sur une vaste surface, mes yeux collés, pieds nus, cendre entre doigts de pieds, ma robe courte, brune, élimée, me cogne les jambes. Mon châle à poussier autour de la tête, je suis amaigrie, les seins creux, ma robe semble être une blouse brune une vague blouse brune, nouée avec une corde, la desserrer tant elle coupe profondément dans la chair, sens ma peau, sillons et côtes, frotte les yeux penchée en avant, la crasse tient bon, paupières collent, les nuages doivent être sombres, s’ils dérivent, se baisser jusqu’au sol, ma main le touche, je sens de la cendre, mais ça doit remonter à une éternité, quelque chose travaille en moi, pousse en avant, mais qui est-ce. Je frappe la poitrine et tâtonne à nouveau. Si j’avais un bâton. Des bâtiments à l’horizon. Ou une lumière. Ça brille doucement, vaguement, oui je sens déjà les rayons sur le visage. Mes cheveux sont blancs, je trébuche, la cendre est tendre. Doucement. Les nuages semblent dériver vraiment rapidement. De la fumée. Derrière du jaune, c’est le soleil. Mais pourquoi ça ne se précise pas. Pluie commence. Silence, juste un fin goutte-à-goutte, pourquoi la cendre ne se mouille pas. Ça viendrait des bâtiments, dans les étages se reflète le soleil, voilà pourquoi il ne m’atteint que de temps en temps.

Gertrud - Bribes de mémoire est une création musicale contemporaine signée Henry Fourès : une œuvre originale inspirée par ce texte et puisant dans le travail choral bilingue de six comédiennes sous la direction d'Elisabeth Gutjahr.

Présente-t-on encore Henry Fourès ? Né à Coursan (Aude/France), et après avoir étudié l'histoire de l’art à l’université Paul Valéry de Montpellier, au CNSM de Paris (harmonie, contrepoint, fugue, analyse et composition), puis à l’université de Berlin (musicologie médiévale) et à l’académie de Vienne (piano), il devient professeur responsable des musiques improvisées au conservatoire de Pantin de 1977 à 1980. De 1980 à 1982, il  enseigne la musicologie médiévale à l’université de Toulouse le Mirail.

En 1982 il est nommé Inspecteur Principal de la musique à la Direction de la Musique et de la Danse du ministère Français de la Culture, puis en 1984, Inspecteur général chargé de l’enseignement et de la formation.

En 1988, il initie au sein de ce ministère le nouveau département de la Création et des Musiques d’aujourd’hui, dont il assure la direction technique jusqu’en 1990. Directeur Artistique du studio de création La Muse en Circuit, il travaille ensuite régulièrement en Allemagne (Potsdam, Berlin, Cologne, Francfort …), où il est invité auprès de divers ensembles symphoniques et radios. L’éclectisme de sa production de compositeur et d’interprète l’a amené à collaborer avec des créateurs d’esthétiques et d’horizons très divers (musiciens, acteurs, chorégraphes, plasticiens, réalisateurs). Ses activités touchent de nombreux domaines. Il a réalisé des films pour la télévision, composé des musiques pour l’image la danse et la scène. Il est aussi l’auteur de nombreuses créations radiophoniques (France Culture) et le réalisateur de Hörspiel pour la HR et WDR. Il a écrit des œuvres symphoniques, de musique de chambre, des pièces électroniques, mixtes, des œuvres vocales mais aussi conçu et réalisé des installations interactives et d’importantes manifestations événementielles.

De 2000 à 2009, Henry Fourès est Directeur du Conservatoire National Supérieur de musique et de danse de Lyon. Aujourd’hui, à ses activités de compositeur et d’interprète s’agrège une mission d’enseignement au CNSMD de Paris. Ehrenmitglied de la Hochschule für musik und Theater de Hamburg, Henry Fourès est officier des Arts et Lettres, Chevalier du mérite et titulaire de la croix du Mérite Allemand (Verdienst kreuz).

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Une première présentation de ce texte inédit a eu lieu lors d’un après-midi d’hommage à Einar Schleef sous la direction de Crista Mittelsteiner, intitulée J’étais là, mais le théâtre était parti, lors du Festival d’Avignon 2008 dans le cadre des Rencontres d’Été à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. La traduction de ce texte a également bénéficié de l’aide de Transfert Théâtral, du CnT et du CNES-Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon.

Ce livre-CD a reçu le Label « Rue du Conservatoire », association des élèves et anciens élèves du CNSAD.

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La création musicale pour 6 comédiennes et instruments de Henry Fourès qui accompagne ce livre a fait l’objet d’une commande de Le Ver à soie, Virginie Symaniec éditrice. Elle a bénéficié des soutiens de l’Adami, de la Cité de la Voix, de Musique Française d’Aujourd’hui (MFA) et du Goethe Institut. Elle a été réalisée en coproduction avec la Compagnie inExtremis et le Gmem - Centre National de Création Musicale de Marseille.

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Tous nos remerciements vont également aux généreux donateurs qui ont soutenu la réalisation de ce projet exceptionnel.

Une île en hiver

COUV UneIle 2

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Entretien avec Sonia Ristic

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Une île en hiver de Sonia Ristic

Genre : roman
Format : 12 x 18,5 cm
ISBN : 979-10-92364-23-1
Disponible depuis le 29 novembre 2016
e-ISBN : 979-10-92364-43-9
Disponible depuis le 20 mars 2020

Prix du livre : 18 euros

Prix de l'e-pub : 12 euros

« En montant sur ce bateau, je ne savais encore rien. Je ne pouvais m’imaginer qu’embarquer sur le Marco Polo, c’était traverser le miroir. Je suis monté à bord du Marco Polo et je me suis cogné aux regards des passagers. Personne ne parlait. Dans la cabine, ils étaient tous assis, alignés, silencieux, étonnamment paisibles. Et ils me regardaient.

Dans leurs yeux, il n’y avait pas d’animosité. Aucune curiosité non plus. Rien. Et pourtant, ils me regardaient, tous.

Lorsque j’ai salué d’un signe de tête, les têtes se sont inclinées en cadence pour me répondre. J’ai cherché un regard pour y prendre appui, mais dans tous les yeux il y avait la même chose. De la bienveillance, un peu d’amusement et des tonnes de mémoire. Une infinité d’images dans ces regards, tellement qu’il n’y avait plus de place pour les mots. Et puis, c’était comme s’ils savaient quelque chose dont je ne pouvais pas me douter, comme s’ils partageaient un secret que je ne pourrais jamais percer.

Je me suis senti mal à l’aise et j’ai baissé les yeux.
Je me suis tourné vers le hublot, à la recherche de la silhouette de la ville, de ses tours d’acier, de béton et de verre, d’une vue familière, mais le continent n’y était plus. Nous n’avions levé l’ancre que depuis quelques instants, mais déjà le continent avait disparu ».

Lors de la rentrée des indés 2016, Bogumila Szast-Moreau, bibliothécaire à Meudon, faisait part de sa lecture de Une île en hiver de Sonia Ristíc, publié aux éditions Le Ver à Soie :

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